Contexte
EUV in Lucerne, Switzerland |
"Le travail bénévole entre la liberté et le professionnalisme"
“Notre société repose sur l’engagement civil. Le travail bénévole/volontaire influence constamment notre vie. Le travail bénévole/volontaire ne doit pas être dirigé ni contraint par des considérations économiques”, déclare en 2005 Adolf Ogi, ancien Conseiller Fédéral de la Suisse.
L'Année Internationale des Volontaires 2011 marque la fin d'une décennie au cours de laquelle de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine de la recherche liée au bénévolat. Des progrès particuliers sont notamment liés à la variété des disciplines de recherche qui étudient les questions du bénévolat. En particulier, l'évaluation statistique du travail bénévole a été considérablement améliorée, ce qui a permis de bâtir de nouvelles bases pour la recherche. En outre, l'État et les initiatives privées ont contribué à la promotion du volontariat et des conférences de partage. Leur participation a favorisé un échange intensifié entre la recherche et la pratique.
De même, la perception des bénévoles et de leur gestion a changé au sein des organisations à but non lucratif. Souvent, les raisons évoquées pour en rendre compte sont imputées aux tendances professionnelles, aux difficultés de recrutement, aux attentes accrues des bénévoles et aux changements des services offerts. Pendant que certains secteurs se plaignent d'une baisse de bénévoles, il y a une augmentation dans l'engagement dans d’autres. Les tensions entre salariés et bénévoles, en particulier dans le secteur des soins sociaux (et ailleurs) ont été étudiées par la prise en compte des craintes des employés, en ce qui concerne la réduction des emplois, d'une part, et la surcharge de travail des bénévoles d'autre part. Ces deux points ont été identifiés comme des défis pour la réussite de la mise en œuvre de programmes de bénévolat. De nombreux employés craignent d’être remplacés par des bénévoles «pas chers». Dans le passé, ces derniers ont été encouragés par des initiatives gouvernementales afin de stimuler le marché du travail par le biais du travail bénévole ou encore par celui du bénévolat ‘obligatoire’. Le bénévolat est vu comme formateur de l'identité sociétale et comme un moyen de promouvoir la cohésion sociale ainsi que les échanges dans une société multiculturelle. Durant les dix dernières années, l'économie a apprécié le travail bénévole comme un moyen de grande valeur dans divers secteurs d'activité, tels que la gestion du personnel, la communication d'entreprise ou encore comme un apport dans le cadre de programme de responsabilité d’entreprise (corporate social responsibility). Ce qui était principalement du ressort de la responsabilité individuelle des employés et de leur libre arbitre, est aujourd'hui - au moins dans les grandes entreprises - utilisé comme un moyen stratégique pour la fidélisation du personnel et le développement de valeurs ou de la collectivité locale. A première vue, le volontariat d'entreprise semble donc être une situation gagnant-gagnant pour les entreprises et les organisations à but non lucratif. Toutefois, cette affirmation s’appuie encore sur très peu de preuves scientifiques.
Ces évolutions montrent clairement que le bénévolat se situe aujourd'hui dans un champ de tension entre professionnalisation d'une part, et la liberté d'autre part. L'objectif de cette conférence est, d'une part, de dresser l'état actuel de la recherche sur le travail volontaire, en particulier en Europe, mais pas uniquement, et également de contribuer au transfert des connaissances ainsi qu’à l'échange entre la théorie et la pratique.
Nouveau Nom
L'Assemblée générale de septembre 2013 a décidé de changer le titre de la conférence de "Université européenne du service volontaire" à "Université Européenne du Volontariat", afin d'inclure l'ensemble des activités de bénévolat/volontariat.
Références
- Ammann, H. (2010). Freiwilligen-Monitor 2010 - Ein wissenschaftlicher und politischer Diskurs, in: Fachzeitschrift für Verbands- und Nonprofit-Management, 36, 3, 16-27.
- Helmig, B., Bärlocher, Ch. & von Schnurbein, G. (2009). Defining the Nonprofit Sector: Switzerland, Working Papers of the Johns Hopkins Nonprofit Comparative Sector Project, Nr. 46, Baltimore: The Johns Hopkins Center for Civil Society.
- Schumacher, B. (2010). Freiwillig verpflichtet: Gemeinnütziges Denken und Handeln in der Schweiz seit 1800, Zürich: Verlag Neue Züricher Zeitung.
- Stadelmann-Steffen, I., Traunmüller, R., Gundelach, B. & Freitag, M. (2010). Freiwilligen-Monitor Schweiz 2010, Zürich: Seismo.
- Wehner, T., Mieg, H. & Güntert, S. (2006). Frei-gemeinnützige Arbeit: Einschätzungen und Befunde aus arbeits- und organisationspsychologischer Perspektive, in: Mühlpfordt, S. & Richter, P., Ehrenamt und Erwerbsarbeit München: Hampp, 19-39.